Le 27 octobre nous quittons la Malaisie pour la Thaïlande. La Malaisie est le premier pays musulman que l’on visite, les femmes sont bien entendu voilées, souvent très souriantes, et elles peuvent occuper des postes importants dans les entreprises comme dans l’administration. Par contre, dès que nous sommes dans la campagne, Chloé et Virginie doivent faire un effort pour se couvrir et elles sentent bien que les hommes n’apprécient pas trop leur contact visuel. Les trois communautés (malais musulmans, chinois (25%) et indiens (8%)) semblent vivre en parfaite harmonie mais en y regardant de plus près, on se rend vite compte qu’ils vivent les uns à côté des autres et non les uns avec les autres. Le malais et l’anglais sont les deux langues officielles mais dans la pratique chaque population parle sa langue d’origine. Les malais détiennent le pouvoir politique et les chinois les commerces. Il y a bien sûr des tensions entre communautés mais le climat économique favorable (grâce au pétrole, en autre) favorise leur cohabitation. On a beaucoup aimé cette diversité. Un peu perdus au départ, on a appris à repérer leurs codes et surtout on s’est régalé avec tous ces styles, tant visuellement qu’au niveau culinaire. On avait l’impression certains jours d’être en Chine et le lendemain on plongeait dans l’univers indien avant de retrouver l’atmosphère malaisienne. Quel voyage en 1 mois ! Un petit bémol pour Virginie, qui trouve “lourd” la vue de toutes ces femmes voilées et le comportement de certains hommes (qui l’ignore !!). Les petites filles voilées dès l’âge de deux ans, c’est mignon tout plein mais est-ce vraiment utile ???
Arrivés au temple de Batu Cave, ce sont les singes que nous surveillons de près pour ne pas qu’ils grimpent sur notre camping-car. On suit l’escalier aux 272 marches avant d’accéder aux grottes où se trouvent quelques autels hindous, rendus minuscules tant les cavités sont grandes.
Sans oublier les tours Petronas qui se parent de mille feux à la tombée du jour et le superbe musée des arts islamiques qui, en plus de nous retracer l’histoire de l’expansion de l’Islam en Asie, rassemble des pièces d’art chinoises et islamiques de toute beauté.
La palme de la surprise revient aux “poissons nettoyeurs” qui vous gratouillent les pieds de manière encore plus efficace qu’une pierre ponce.
C’est donc avec des pieds doux comme les fesses d’un nouveau né, que nous quittons la capitale pour aller vers la nord. Le petit arrêt à la pompe à essence nous prend plus de temps que prévu car le pompiste pakistanais ne veut pas nous lâcher tant qu’on n’accepte pas de l’emmener jusqu’en France. Pas inquiet du tout à l’idée que notre retour va prendre plusieurs mois, il nous précise qu’il peut cuisiner “pas de piquant pour vous spécial”, il insiste tellement qu’on le garde à l’oeil en quittant les lieux de peur qu’il ne grimpe sur le toit ou se cache dans les soutes .....
Là, tout sourire, je lui propose un marché : on échange Kifons’ contre son palais pendant quelques jours ... Il semble réfléchir ...
Les jours qui suivent, nous partons, à l’image des colons britanniques, chercher un peu de fraîcheur dans les Camerons Highlands. C’est ici qu’en 1929, les premières plantations de thé en Malaisie ont démarré et le climat est si propice que depuis les collines se sont entièrement couvertes de ces milliers de pieds de théiers. Bien sûr, les machines ont remplacé une partie de la main d’oeuvre, mais les terrains sont souvent si pentus que seuls les hommes peuvent y accéder.
Nous quittons ces montagnes pour rejoindre Kuala Kangsar, la ville royale du territoire de Perak. C’est ici qu’habite notre nouveau copain sultan et Virginie, qui depuis quelques jours se fait appeler Jasmine, ne veut pas quitter la Malaisie sans avoir vu son palais .... Dans la ville la photo du sultan et de sa femme est placardée à chaque coin de rue et en un coup d’oeil Virginie (Jasmine) réalise que ce n’est pas SON sultan. Après une petite enquête réalisée en visitant le musée du Sultan on comprend que le Sultan de Virginie n’est autre que le fils du Sultan de Perak. (Voilà pourquoi il n’a pas échangé son palais contre Kifons, il n’a pas le pouvoir de décision !!)
Petit délice chinois, indien ou malais, nos papilles se régalent quand elles ne s’enflamment pas.
18 Octobre, Kuala Lumpur. Entre deux visites à l’ambassade thaï nous découvrons quelques quartiers de la capitale.
Little India où les boutiques de robes colorées, toutes plus brillantes les unes que les autres, se partagent le pavé avec les marchands de gâteaux, les restaurants “aux milles épices”, et les temples foisonnants de couleurs.
Plus au nord, à Kuala Selangor, nous découvrons une partie du parc de Taman Alam, qui nous permet d’apercevoir quelques hérons et autres espèces volantes malaisiennes. Sous 34°C et 85% d’humidité, nous revenons aussi trempés que les étranges poissons capables de vivre dans ou hors de l’eau découverts dans la mangrove.
En haut de la petite colline qui domine la ville, les canons des anciens forts hollandais sont à peine visibles, par contre une compagnie de “singes de mangrove” attend patiemment les visiteurs.
Le soir, nous partons à Kampung Kuantan où à bord d’une petite embarcation en bois nous observons les milliers de lucioles qui se rassemblent sur certains arbres en bordure du fleuve Selangor. Revenus à quai, on comprend qu’un évènement se prépare puisque le Sultan de Perak vient lui aussi faire un petit tour en barque avec sa famille. Tapis rouge, tables magnifiquement dressées, tout le monde est sur son 31 ! Cette photo immortalise notre première rencontre avec “presqu’un roi” comme le dit Hugo. (Pour info, la Malaisie compte 13 états dont 9 sont dirigés par des sultans, et l’un deux devient roi pour 5 ans)
Ces autels nichés dans la roche sont étonnants mais on préfère l’ambiance qui règne à l’extérieur, les familles indiennes viennent en nombre, les singes sont encore plus nombreux et on sent bien qu’ils nous observent pour savoir si nous avons quelque chose à manger dans les mains ou dans les poches .... prudence.
Le 25 octobre, nous atteignons l’île de Penang, surnommée la Perle de l’Orient, qui est majoritairement peuplée par les chinois. On savait cette île montagneuse et recouverte de jungle, on ne savait pas que la seule route qui en fait le tour traverse des stations balnéaires les unes après les autres. Nous qui pensions trouver une petite île calme et tranquille ...
Une petite visite dans une ferme tropicale nous permet, enfin, de mettre un nom sur les nombreux fruits que nous voyons dans les marchés. On goutte, on teste, on se régale.
China town, le quartier toujours super animé, on y trouve des masseurs, des petits marchés et surtout une rue entièrement consacrée au produits de contre-façon. Ce sera notre petit moment d’euphorie familiale.
On profite de ces quelques jours pour mettre un pull, reprendre nos couettes, faire chauffer l’eau avant de se doucher, en bref on essaie d’emmagasiner un peu de fraîcheur avant de retrouver le climat tropical de la côte ouest.
La visite dans une “ferme” aux insectes et papillons nous permet de couvrir nos pulls d’énormes scorpions et de découvrir une étrange mante religieuse avec son camouflage parfait
C’est à Kuala Kangsar que se trouve la mosquée la plus photographiée de Malaisie. N’étant toujours pas convertis à l’Islam, nous ne pouvons pas visiter l’intérieur. Avouez que : - la mosquée est très belle, - notre Kifons’ en “jette” pas mal non plus - Kifons’ avec des coupoles en or, ce serait topissime.
On se lance quand même à l’assaut de Gorgetown, la ville principale qui fût le premier des comptoirs britanniques en Malaisie (avant Singapour et Malacca). Il reste bien quelques édifices coloniaux mais la circulation et l’absence de trottoir nous demande une telle concentration pour visiter le centre ville que nous nous réfugions dans un temple bouddhiste. Ici, comme dans tous les temples bouddhistes, on nous invite à entrer, à circuler dans les pièces parmi tous les hommes et femmes venus allumer quelques bâtons d’encens, lâcher des oiseaux ou bruler des faux billets de banque pour venir en aide aux défunts.
La “surpopulation” de Penang vient à bout de notre calme légendaire et nous quittons l’île beaucoup plus rapidement que prévu pour rejoindre la famille “sixenroute” qui nous attend dans le sud de la Thaïlande.
Jusqu’à la frontière, nous traversons des paysages de rizières. Toutes les routes sont bordées d’habitations ou longent des champs remplis d’eau et nous avons du mal à trouver un bivouac pour la nuit.
Des nouvelles de la famille : Nous allons tous très bien, ravis de nos premières découvertes d’Asie. Qui dit nouveau continent, dit nouveaux comportements et nouvelles expressions. Certaines, tellement répétées, sont dignes de figurer dans l’anthologie de notre séjour asiatique. Dans l’ordre : 1 - “Tu as compris ce qu’il t’a dit ?” Ils ont beau nous parler en anglais, la réponse est immuable, non ! 2 - “On se met un petit coup de clim ?” Le matin, midi, ou soir dès l’instant où nous sommes dans Kifons’ ... 3 - “Qu’est ce que tu vas choisir ?” Devant les menus incompréhensibles. 4 - “Not spicy ??” Au moment de passer la commande 5 - “Houuuuu, ça m’a l’air bien épicé !” A l’arrivée des assiettes.
Entrée,
Plat,
Et café,
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