En France, la Colombie, c’est Ingrid de Betancourt, les Farcs, et les narcotraficants. Cette face du pays existe bel et bien. Elle rendra notre parcours compliqué mais nous renforçons les standards de sécurité que nous appliquons depuis le début de ce voyage. Nous ne dormons que dans des endroits gardés. Depuis 9 mois, nous avons appris à nous méfier des idées reçues. Nous rencontrons beaucoup de globe- trotters qui ont traversé la Colombie et tous sont unanimes : Allez y !
Cartagena est une ancienne ville coloniale fortifiée. C’est ici que transitait l’or que les Espagnols prenaient en Amérique du sud avant de le ramener chez eux.
C’est une toute autre Colombie que nous découvrons, très loin des idées reçues. Une colombie toute en couleurs, une colombie chaleureuse. Maisons coloniales, charettes en bois, bicyclettes, ancien fort, on a l’impression que le temps s’est arrêté à Cartagena.
LA COLOMBIE
CARTAGENA, le 28 mars
Ville très animée, nous assistons à quelques spectacles de rue. Devant le déhanchement des danseuses, Alex reste sans voix.
Accueillis avec beaucoup de chaleur partout où nous allons, nous sommes soignés aux petits oignons. Dans un parc récréatif, les employés ouvrent les toboggans aquatiques rien que pour nous. Colliers, bracelets, pâte à modeler, les enfants passent de bons moments avec les animateurs.
Il faut être créatif lorsqu’on conduit en Colombie ! Les routes de montagne dont les sommets culminent à 3000 mètres rendent la conduite difficile. Ici, il est courant de tomber nez à nez avec deux camions qui se doublent dans un virage. Soit on s’arrête, soit on se jette dans le caniveau (quand il y en a un). Sur leur planche à roulettes, les “anges de la route” dévalent les pentes pour chercher les pièces détachées des camions en panne sur les routes montagneuses. Les enfants comme les adultes s’accrochent aux camions et se laissent traîner jusqu’à chez eux.
Notre séjour en Colombie a été une découverte. Malheureusement, même si ce pays est d’une grande beauté, par sécurité, nous ne sommes pas sortis des sentiers battus et sommes restés bien sagement le long de la “transaméricaine” (super super bien gardée par les militaires) Pendant tout le voyage, la peur ne nous a pas lachée... Non, non ! Pas la peur des Farcs, ni celles des narco traficants ou délinquants de tout poils... Notre inquiétude était beaucoup plus basique : Comment vont réagir nos mamans chéries en apprenant que nous avons traversé la Colombie ? Heureusement, on les sait très compréhensives... Cette traversée a été organisée dans le plus grand secret pour leur permettre de dormir sur leurs deux oreilles sans se soucier de notre sécurité. Seule une personne, que nous ne dénoncerons pas, était au courant (merci Mickey). Cartagena et Popayan nous ont éblouies par leurs couleurs ... ou leur blancheur, mais plus encore nous garderons le souvenir d’un peuple chaleureux, pacifique, et surtout impatients de partager l’amour de leur pays.
Nous ne nous lassons pas de parcourir les rues. Les bâtiments coloniaux magnifiquement restaurés, tout en couleurs, ont un charme fou. Pour nous, la palme de la plus belle ville revenait jusqu’ici à Antigua au Guatémala, aujourd’hui Cartagena la détrône.
Quand nous en venons à parler de la Colombie, les visages se durcissent. “Franchement, aviez vous cette image de notre pays avant de venir ici ? Les médias font passer notre pays pour un pays en guerre. Les Farcs ne sont qu’aux frontières, pas ici. Ils sont 20 milles, et nous, nous sommes 43 millions”.
Très souvent, dans les rues, on nous interpelle avec un “Soyez les bienvenus !“ ou plus simplement un “Merci d’être venu !” qui nous laisse sans voix. Partout sur notre passage, les gens souriants nous font un signe de la main avec le pouce levé dans un sifflement de joie. A chaque arrêt, dans les stations service, dans les commerces, dans les restaurants on nous donne des petits cadeaux ou on nous fait un prix spécial ; beaucoup de gestes qui veulent tous dire la même chose : On est content que vous soyez là.
Prêt pour le décollage !
Découverte de la cuisine locale : la soupe de poisson avec les yeux de poisson, la soupe au poulet avec les pattes de poulet ! Allez faire comprendre à nos enfants que la soupec’estbonpourlasanté !
Notre traversée s’est très bien passée. La route qui relie le Nord au Sud est particulièrement surveillée. Tous les 20 km nous passons un barrage militaire. Au lieu de fouiller notre camping-car, les militaires se montrent très curieux et nous avons droit à un questionnaire poussé : “Le frigo marche bien ?, Il y a même une douche !, Et où est la cuisine ?”
POPAYAN la ville blanche
Les dires sont toujours les mêmes : Uribe est un président très bien vu dans son pays. Avec l’appui de l’armée, il a sécurisé le pays et fait reculer les Farcs jusqu’aux frontières. Il a ainsi coupé court à la stratégie de dialogue de son prédécesseur qui n’a (disent ils) jamais porté ses fruits. Les enlèvements de cadres et de patrons d’entreprises ainsi que l’insécurité, empêchent les investisseurs étrangers de s’implanter et le tourisme de décoller, d’où un chomage élevé (13.5%). La frustration des Colombiens est totale au bout de 40 ans de guérilla.
La position de la France, qui tient Uribe pour responsable de la captivité d’Ingrid de Betancourt laisse perplexe beaucoup de Colombiens. En France, on lui reproche de ne pas céder aux exigences des Farcs, à savoir relâcher tous les prisonniers et surtout leur céder une zone démilitarisée. Ici, les colombiens, imaginent mal “donner” une partie du pays à ce groupe terroriste pour qu”il puisse se développer en toute tranquilité.
Ca y est, en prenant l’avion, nous entamons la deuxième partie de notre voyage : l’AMERIQUE DU SUD ! Nous retrouverons Kifons’ dans 2 jours au port de Cartagena, au Nord de la Colombie, côté Caraïbe.
Dernier arrêt à Popayan au sud du pays. Cartagena nous avait éblouie par ses couleurs, Popayan nous envoute par son immaculée blancheur.
Une journée à Panaca. C’est un parc qui présente tous les annimaux élevés en Colombie. Nous craquons pour un tour en tirolienne.
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