La minute culinaire ...
Rapidement nos nouveaux voisins viennent discuter et nous prenons un petit déjeuner “au pis de la vache” avec Manuel. Il nous raconte comment la région a été évacuée par les militaires il y a 10 ans suite à l'éruption du volcan. 24 heures pour vendre ses bêtes, autant dire pour les brader... L’évacuation prévue pour quelques jours a duré 3 mois. 3 mois sans toit, sans travail, sans dignité. Au final, les villageois affrontent les militaires qui leur barrent la route du village, jets de pierre et machettes contre gaz lacrymogènes. Aujourd’hui Manuel est ferme : “S’il y a une nouvelle évacuation, je ne bouge pas, plutôt mourir que tout perdre une seconde fois.”
Le 11 mai, de retour d’Amazonie, nous revenons à Quito récupérer Kifons’ que nous avions laissé sur un parking d’hotel et nous partons vers le Sud. Nous passons quelques jours à Banos qui se trouve au pied du Tungurahua, l’un des volcans les plus actifs d’Equateur.
L’Equateur a connu une saison des pluies particulièrement forte cette année. Coulées de boue, voies éffondrées ... Dès que nous quittons la fameuse panaméricaine, les routes sont laissées en piteux état en attendant la fin de la saison des pluies.
15 Mai : Cuenca Troisième ville du pays, Cuenca nous plaît beaucoup. Ruelles pavées, bâtiments coloniaux, nombreux dômes qui surplombent chaque édifices religieux, sans oublier les nombreux petits marchés, on déambule dans les rues avec plaisir, en se demandant toujours ce que va nous réserver la rue suivante. Dans les grandes villes, on a pris l’habitude d’aller rendre visite à l’Alliance Française. Une fois de plus à Cuenca, nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse, la bibliothèque est mise à notre disposition. Les enfants se régalent avec les magazines et BDs et nous, nous en profitons pour lire les derniers mensuels français.
Petite pensée pour les cochons d’Equateur. Certains, plus pressés que d’autres de terminer dans nos bouches prennent une position suggestive sur le bord des routes.
Trois camping-car français sur un parking de Cuenca ! Pur hasard et bonne surprise ! Les Lesergent sont de la partie et on fait la connaissance d’une autre famille super sympa : Jean Paul, Karine et leurs deux filles (camille, 11 ans et Marine, 7 ans), qui sillonnent l’Amérique du Sud pendant 1 an et demi.
Au moment où nous quittons Cuenca, nous devons choisir entre la route côtière (plus courte), et la route du sud, (beaucoup plus longue et très haute dans les montagnes). Et comme on a du mal à quitter ce pays, on choisit le chemin des écoliers. On s’attendait à une route difficile, mais là, ça dépasse l’entendement : 120 kilomètres à 30 km/h de moyenne...des nids de poules disséminés artistiquement sur la chaussée. Certains ont été creusés exprès pour nous embêter, Kifons’ en est sûr ! Nous prions pour que les 250 kilomètres de route qui nous restent à faire jusqu’à la frontière ne soient pas dans le même état !
Les villageois s’activent pour les préparatifs de la messe nocturne. Des femmes passent leur après-midi à fabriquer les décorations florales. Chaque fleur est piquée une à une. La récompense est à la hauteur du temps passé. Pendant ce temps, les hommes préparent la soirée. Les uns chauffent leurs instruments de musique, les autres apportent les masques de vaches de 2 mètres de haut pendant que d’autres encore titubent sur la place. A priori, les soirs de fête, la Chicha de maïs bien fermentée (donc bien alcolisée) a beaucoup de succés.
Nous voulons visiter notre premier site Inca d’Amérique du Sud : Ingapirca. Malheureusement, le sort en décidera autrement. Un piqué de grève formé par les villageois nous empêche de passer. Ils veulent que le gouvernement répare leurs routes délabrées ... En bon français, nous ne sommes pas plus étonnés que ça... une petite photo de loin ... et à plus tard sites Inca !
Il nous faudra trois jours pour rejoindre la frontière du Pérou. Trois jours pendant lesquels les paysages défilent. Nous ne roulons que la moitié de la journée, le reste du temps, nous visitons les villages que nous traversons.
Nous sommes pratiquement à la frontière du Pérou et déjà tristes de quitter l’Equateur. Ce pays aura été une vraie surprise pour nous, alors qu’initialement nous ne pensions pas y passer (bon c’est vrai, on ne suit plus beaucoup notre parcours prévu au départ ...) Ce pays a tout pour plaire : - petit par sa taille, il nous convient parfaitement car on relie un point à l’autre rapidement. (c’est presque dommage avec le litre de diesel à 0,25 € ) - très diversifié ... on l’avait bien lu dans les guides mais là on l’a vraiment vécu. Entre les îles Galapagos, l’Amazonie, les hauts plateaux, on a presque le sentiment d’avoir traverser 5 pays en un seul. (super efficaces les Motte !) - Encore très traditionnel, on est vite dépaysé dès que l’on quitte les axes principaux. Les villages reculés, les marchés de montagne, les campagnes, les contacts très faciles avec les paysans nous ont beaucoup touché. Un seul regret ... nous n’avons pas pu observer les majestueux pics enneigés le long de nos routes vu que le climat était particulièrement NUAGEUX ! Mais comme le dit une philosophe que nous apprécions beaucoup “ Qui n’aime pas les nuages, ne vient pas en Equateur !”
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Une fois la messe terminée, la fête commence sur le parvis. Les “vaches folles” dansent sous les sons des groupes de musiciens au milieu d’une foule de badauds. Les feux d’artifice claquent juste au dessus de nos têtes (un peu trop prêt parfois...). Les enfants ne savent plus où donner de la tête entre pétards et danseurs.
Coucher de soleil sur fond de brouillard à saraguro
On devient des vraies bêtes de foot à force de sortir le ballon dans les villages. Après 10 minutes de jeu (et deux buts encaissés), un gamin de 10 ans vient me (Alex) remplacer dans les buts : “Tu seras meilleur sur le terrain...” Je n’ose pas lui avouer que ce sera sans doute pire...
Bivouac au pied du volcan. Jets de cendre et grondement sonore 24h sur 24.
Mais non, ce ne sont pas des rats, juste des cochons d’inde grillés.
Le temps de faire un petit tour en ville et nous réalisons que c’est beaucoup trop touristique pour nous (on est devenus des vrais sauvages !), alors on file vers les hauteurs de Banos et “on se pose” en pleine campagne.
Route vers Cuenca
Arrivés en fin de journée, nous passons une nuit tranquille sur le “parque central”. Le lendemain nous allons à la cathédrale pour la messe de Pentecôte. Une fois de plus nous mesurons la différence entre nos messes françaises bien “organisées” et celle d’ici où les gens se regroupent au plus près de l’autel, papotent à l’arrière, vont et viennent tandis que certains sont recueillis du début à la fin.
Cuenca, capitale du “Panama”
Impossible de quitter Cuenca sans visiter une fabrique de Panama. Ce chapeau mythique tient son nom du canal qui a permis son exportation, mais sa fabrication est ici. Nous visitons donc un atelier où les chapeaux tissés à la main par des paysannes sont blanchis, traités et mis en forme. Curieux, nous partons dans le village de Sigsig à la rencontre de ces paysannes qui tressent ces chapeaux (les enfants vous en parlent dans leur journal) Arrivés à Sigsig, les rues débordent de femmes qui marchent tout en tressant les chapeaux. On a l’impression que le village entier est impliqué dans ce travail. Nous restons pour le marché du dimanche qui est une fois de plus un enchantement de couleurs.
Existe-t-il un Tintin en Equateur ? Parce qu’on a vu les Dupont !
Par chance, nous arrivons à Saraguro le jour de la fête du Corpus Christi. Les villageois sont réunis sur la place centrale. Les hommes ont des vêtements atypiques avec un pantalon qui leur arrive aux chevilles et leur donnent un air de jeunes écoliers. Les femmes, quant à elles, arborent de nombreux colliers et des broches magnifiques.
Avant propos : Depuis la parution de la photo de gauche dans notre dernière mise à jour, nous avons reçu de nombreux mails de soutien de la part de lecteurs attentifs concernant mon crane qui se dégarnit (si légèrement pourtant). Vous remarquerez sur la photo de droite, que mon système pileux reste lui, très développé ........ c’est promis je ne me raserai plus pendant 6 mois. Cette casquette devrait faire le reste.
On passe deux soirées tous ensemble, à se raconter nos péripéties et nos coups de coeurs. Deux soirées aussi pour les enfants qui sont ravis d’échanger leur souvenirs .... et de regarder des nouveaux dvd.
On se voyait mal sortir nos gros flashs dans cette fête. Les souvenirs resteront donc dans nos têtes.
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