Le 24 mai, nous entrons au Pérou. Après un passage de frontière comme on les aime (un quart d'heure en tout et pour tout, des douaniers agréables, efficaces ….) nous sommes enfin au Pérou. Pour nous le Pérou c'est le Machu Picchu, les andes, les cultures en terrasses et après quelques kms nous arrivons …. en plein désert ! Du sable, de la rocaille à perte de vue, nos clichés de verdure s'évanouissent aussi vite que les mirages.
Nous sommes sur la Panaméricaine qui est l’unique route qui traverse le pays du Nord au Sud. Cette route longe la côte pacifique qui n'est en fait qu'un énorme désert émaillé de ci de là de quelques oasis qui constituent les principales villes.
Nous piquons vers le sud et nous partageons cette belle route goudronnée avec les carrioles de tous genres.
La police est beaucoup plus présente qu'en Equateur. Alors, on reprend nos bonnes habitudes : à l'approche d'un contrôle, on essaie de se cacher derrière le cul d'un camion, car si les policiers nous aperçoivent de loin, on sait qu'ils nous arrêteront pour satisfaire leur curiosité et visiter notre palace. Ou alors autre technique déjà testée : on ne ralentit pas, on fait un grand sourire, un grand signe de la main et opselà …. Nous voila passés.
Toutes les villes que nous traversons nous donnent le même sentiment d’insécurité. Nous n’avions plus connu ça depuis l’Amérique Centrale. Nous pensions nous arrêter dans la ville de Piura mais arrivés sur place nous ne la sentons pas …. On s'arrête quand même pour prendre un café et un péruvien, qui partage notre table, nous dit de faire attention dans le nord du pays. De nombreuses rencontres les jours suivants nous confirmeront qu’une vigilance accrue est de mise dans ce pays. Du coup on prolonge notre route de quelques kms supplémentaires (toujours dans ce desert) pour échouer à Chiclayo, et nous dormons face ... à une caserne militaire.
Le lendemain, nous visitons 2 musées qui nous présentent les civilisations pré-colombiennes. On découvre que bien avant les Incas, le Pérou fut le berceau de beaucoup d'autres cultures : les Moches, les Chimus, …. Encore aujourd’hui les recherches archéologiques sont très actives.
Rapidement, nous quittons cette côte désertique et piquons plein EST vers les montagnes. On ne veut pas quitter le Nord du Pérou avec pour seule idée ce désert et cette brume omniprésente. Nous allons donc sur les hauteurs, d'autant que notre point de chute est la ville de Cajamarca, ville où Pizarro a capturé le dernier empereur Inca, Hataulpa. Cajamarca ne se trouve qu'à 160 kms, une aubaine … qui se révèle vite être une galère. 160 kms sur une route remplie de nids de poules, ou plutôt, 160 kms de nids de poules agrémentés d'un peu de macadam ! 25 km/ heure de moyenne, dur dur !! Finalement, quelque soit le pays, dès que l’on s’écarte de la Panaméricaine, les routes sont dans un piteux état.
Mais Cajamarca vaut largement cette peine. Dans cette très belle ville coloniale, on se raconte l'histoire du dernier empereur Inca qui fut capturé et tué par Pizarro et avec les enfants on essaie de "revivre” ce moment en repassant sur les lieux historiques.
On assiste à une petite manifestation de péruviens qui souhaitent préserver leur culture quéchua en maintenant leur dialecte dans les collèges.
Leur manifestation commence sur les hauteurs de la ville, sur un lieu sacré des quéchuas, ils entament d'abord un culte pour la pachamama (la terre nourricière) et ensuite ils revendiquent et descendent dans les rues au son de leurs instruments de musique. Très ouverts, ils nous accueillent bien volontier auprès d’eux. Nous, heureux de suivre ce cortège si haut en couleurs, eux, heureux d'avoir 5 gringos défendant leur cause.
Le 28 mai, grand jour , dernière ligne droite …..les enfants se concentrent sur leur dernière évaluation. Youpie, l'école est finie !!! D'ailleurs, nous sommes très fiers car le Cned vient d'envoyer leurs avis de passage dans la classe supérieure. Une légère déception, quand même…. aucune mention spéciale pour les professeurs …. Nous qui pensions recevoir les félicitations du jury !! Ceci dit nous sommes super contents de cette année scolaire. C'est très sympa de partager d'aussi près l'enseignement de nos enfants (même si les moments de tension n’ont pas manqué !).
Petit passage à vide pour nos estomacs ……. Vous apprécierez, nous ne mettons pas de photo ! On a peut-être testé un peu trop rapidement les spécialités locales : Céviche (poisson mariné au citron vert) , Aji de gallina (poulet cuit au beurre de lait, oignons, …). On réalise surtout qu'on doit reprendre notre vigilance sur l'hygiène et le choix des restos. Nous qui pensions être " blindés ", à priori on ne l'est pas tant que ça. Mais rassurez-vous : un peu d'homéopathie, quelques litres de coca (cola, bien sûr) et …. un bon mac-do (comme on les aime) sont arrivés à bout de nos …. flatulences.
Autour de Cajamarca, nous visitons les “ventanillas”. Ce sont des nécropoles pré-incas qui se composent de centaines de niches creusées à flanc de colline, d’où leur nom de “petites fenêtres” (ventanillas) Les morts y étaient déposés, recroquevillés en position foetale, avec quelques objets pour leur vie prochaine.
Retour sur la côte, on reprend nos 160 kms de nids de poule en sens inverse ! Le long de la route, on réalise une nouvelle fois que depuis TRES longtemps nous n’avons pas vu de tracteur.
Arrivés à Trujillo, nous nous posons 2 jours dans le camping d’une petite station balnéaire. 2 jours tranquilles, pendant lesquels nous visitons 2 sites archéologiques de l'époque pré-colombienne : Chan-Chan et la pyramide de la lune. Les enfants, futures archéologues, vous en parlent dans leur journal.
Dans ce camping, on se repose, on remet nos estomacs en route. Les enfants ont trouvé un bon groupe d'enfants péruviens avec qui ils jouent. On est toujours impressionné de les voir se débrouiller et se mixer avec d'autres, la barrière de la langue n'en est pas une, ils se débrouillent facilement avec leurs quelques mots de vocabulaire. Cette nuit là, Hugo fera même son premier rêve en espagnol. Toute la nuit on l’a entendu murmurer “ven, ven aqui, un momento, mas rapido por favor, disculpe !” Pendant que les enfants jouent, nous, on discute avec leurs parents. Fins gourmets, ils ont décidé de nous faire aimer la cuisine péruvienne, et du coup, ils nous listent tous les plats typiques en détaillant leur composition. On a du boulot en perspective si on veut tout tester !
Huanchaco, la petite station balnéaire. Ici, les pêcheurs utilisent encore des barques fabriquées à partir de tortoras (roseaux).
Le 3 juin, La cordillère blanche Une fois de plus nous piquons plein Est vers les hauteurs : destination la Cordillère Blanche. Cette cordillère doit son nom aux 50 pics de plus de 5700 mètres recouverts de neiges éternelles. On y trouve le point culminant du Pérou, le Huascaran, avec ses 6768 m.
L'un des musée expose les trésors trouvés dans les tombes royales des Pyramides de Sipan. Les enfants ont particulièrement apprécié cette visite où l’on découvre toutes les méthodes employées par les archéologues pour exhumer, préserver et restaurer tous les objets.
Au plus on se rapproche, au plus une idée folle germe dans nos esprit : “Et si on faisait un break .... pardon, un trek !?” Les enfants sont partants, Alex est super motivé et Virginie juste un peu réticente ... Dans la ville de Caraz, on trouve une agence qui finit par tous nous convaincre. Tout est organisé. Dans 3 jours, un muletier, 2 mules, un cheval et tout le matériel : tente, duvets en plume (s’il vous plait), réchaud et tout le tintouin, seront prêts pour notre aventure.
Il nous reste 3 jours pour nous acclimater à l’altitude car le point culminant du trek sera à 4800m. 2 méthodes sont efficaces pour tenir à cette hauteur : - Les feuilles de coca que nous faisons infuser dans notre thé .... et dans celui des enfants (On vous en ramènera, promis !) - s’acclimater à l’altitude. C’est ce que nous faisons en restant au bord de la lagune de LLanganuco à 3900 m. Au programme : balade et pique-nique tous les jours pour “muscler” nos cuisses et doper notre mental !
Dimanche 8 Juin, Nous retrouvons Mauricio, notre muletier à Catchapampa (2900 mètres d’altitude). Virginie fait une dernière prière .... (là, Alex exagère un peu !) et nous voilà partis pour 4 jours de marche.
4 jours de marche sous le soleil dans un décor grandiose. Devant et autour de nous se dressent les pics enneigés de la Cordillère Blanche.
4 jours pendant lesquels nos enfants nous ont étonné par leur résistance. De temps en temps sur le cheval, marchant la plupart du temps et toujours débordant d’énergie arrivés au campement.
4 jours et ........ 3 nuits !!! 3 nuits pendants lesquelles on a re-découvert les joies du camping, avec un froid à faire trembler un ours polaire.
Après le démontage, c’est l’heure des Quaker dans la tente cantine. On connaissait les chauffe-plats, maintenant on connaît aussi les “chauffe-doigts”.
Petits moments de réconfort, on se partage une boite de lait concentré sucré, hummmm .... chut, ne dites rien aux enfants !
4750 mètres , le point culminant !!! Bon d’accord ce n’est pas encore le Mont Blanc, mais on y est presque !
7 heure du matin, c’est l’heure du démontage. Nos tentes sont givrées et nos doigts gelés...
Par moins 5 °C la nuit, les enfants sont ravis de dormir tout habillé.
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