Vendredi 27 juin, 5 heure du matin, nous sommes fin prêts sur les quais de la gare. Endormis et tout excités à la fois, on s’inquiète un peu : le Machu Picchu qui nous a tant fait rêver avant notre départ de France, va-t-il répondre à nos attentes ? Serons-nous déçus ? Surpris ? Qu’allons-nous découvrir ? Arrivés à Aguas Caliente, il nous faut patienter 20 minutes supplémentaires, le temps qu’un bus nous conduise jusqu’au site. Grand silence chez les Motte, le visage collé aux fenêtres, on tente d’apercevoir les premières ruines, les premières cultures en terrasse ....
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On a le souffle coupé devant l’importance des constructions et par le lieu splendide. D’autant que ce site haut perché (qui est complètement invisible d’en bas) n’a rien perdu de son mystère. Les conquistadors n’ont jamais découvert les lieux et il a fallu attendre 1911 pour qu’un archéologue américain découvre ces ruines enfouies sous la végétation. Aujourd’hui encore “le Machu” reste une énigme : fut-il une forteresse construite pour prévenir une invasion des tribus amazoniennes ? Une capitale religieuse ou juste un lieu de culte consacré au soleil ? Le dernier refuge des vierges du soleil ? Le mystère reste entier et à priori si les conquistadors n’ont jamais eu vent de son existence, c’est que le secret était volontairement très bien gardé.
7h30 : les brumes se dissipent ....les premières ruines se montrent .... nous avançons jusqu’à avoir LA vue d’ensemble .......... ça y est le Machu Picchu se dévoile sous nos yeux. Et franchement nous sommes émus : un, parce qu’on y est (enfin !) deux, parce que c’est superbe !
Avec l’aide d’un guide parlant français, nous visitons tout le site, de la ville haute (forteresse et mirador) à la ville basse (palais, temple du soleil de la lune, habitations).
Les enfants veulent tout voir, se montrent curieux de chaque édifice et mitraillent l’ensemble avec leur appareil photo (tiendraient-ils d’Alex ?)
Sur la route qui nous ramène à Cuzco, nous nous arrêtons dans une sorte de coopérative. Ici, les femmes ont mis leurs ressources en commun pour tisser et vendre leurs réalisations.
Nous quittons Cuzco par le sud, vers le Lac Titicaca. Tout au long de la route, nous traversons les paysages desséchés de l’altiplano
J
Toujours en route pour la frontière, nous longeons le lac Titcaca en traversant des petits villages aux maisons en adobe. Sur la route nous nous arrêtons pour discuter avec des péruviens qui ramassent les roseaux, les font sécher et les assemblent pour fabriquer des sortes de paillasses qui serviront de lit, de murs, ... Cet arrêt a failli nous coûter cher. Cette fois ci, le policier a estimé que nous étions garé dans un virage (même pas vrai !) , il aurait bien aimé nous faire payer une prune (même pas chère !), mais tels de preux chevalier nous avons résisté (même pas longtemps !) et avons repris notre route sans encombre.
De retour à Cuzco, on se “fait” un dernier site, Sacsayhuaman, la forteresse qui jadis défendait la ville. Plutôt que nous répéter en parlant de “ces blocs de pierres impressionnants” .... on vous met juste quelques photos.
Une fois de plus, on croise des engins ..... insolites.
A Puno, nous embarquons à la découverte des iles flottantes. A l’origine, le peuple UROS, peuple sans terre, s’est établit sur le lac pour fuir d’autres groupes belligérants. Aujourd’hui, il n'existe plus d'Uros de pure souche mais environ 2000 personnes vivent encore sur une quarantaine d'îles.
Enfin le lac Titicaca, le plus grand lac d'Amérique du Sud mais aussi le plus haut lac au monde (3900 mètres environ).
Ces îles, faites de roseaux, sont uniques. Ancrées au sol, elles sont “stables” mais il est nécessaire de rajouter plusieurs couches de tortora (roseaux) à mesure que les couches inférieures pourrissent. Quand on marche sur ces roseaux, on a juste l’impression de marcher sur un matelas très mou.
On vous avoue que le temps de la visite on a cru être dans un parc d’attraction .... Accueil en chanson, vente d’artisanat dans chaque maison “habitée”, mise à disposition des tenues locales pour la photo souvenir .... Finalement, c’est clair qu’aujourd’hui il est plus facile de vivre du tourisme que de la pêche.
Depuis des siècles les méthodes de teinture n’ont pas changées.
Avant de rentrer nous retournons voir Irma et Luciano chez qui nous avions construit un four. On leur avait promis de venir avec notre “maison ambulante”. (Hugo vous en parle dans le journal des enfants)
Ouf !!! Après ces quelques mises en garde nous arrivons enfin au poste de frontière.
Avant de fermer la page du Pérou, voici quelques paysages et scènes de vie qui nous ont accompagnés pendant nos 6 semaines péruviennes.
Au bord des routes, des briques, des briques, et encore des briques en adobe (terre séchée)
Quelque soit la ville, il règne toujours un “tohu - bohu bordelicus” pas facile à traverser.
Les voitures particulières sont rares, par contre, les motos-taxis, vélos-pousse-pousse ou simples vélos sont toujours sur notre passage ...
Dans les campagnes, la vie est plus calme ...
... point de taxi, point de moteur, point d’outil agricole, Ils portent le bois à dos d’homme et égrènent encore les céréales avec les chevaux.
Tandis que le long de la côte, les maïs et piments sèchent au soleil.
Dans les marmites, les fils sont teints à partir de plantes naturelles. Nous reconnaissons certaines d’entre elles car nous les voyons souvent sur nos chemins de promenade.
Le 3 juillet, nous quittons le Pérou pour la Bolivie. Il faut savoir qu’à l’approche des frontières la police est beaucoup plus présente et les “contrôles” beaucoup plus fréquents. Bref, nous sommes vigilants et Alex tient bien Kifons en main pour l’empêcher de faire des bêtises... mais malgré ses précautions, il brûle un policier... eh oui, ici les policiers font office de feu rouge. Et quand ils vous regardent à un carrefour (même sans faire de signe), ça veut dire que vous devez vous arrêter (et non pas passer en leur disant bonjour)... On avoue nos torts à celui qui nous a arrêtés et il nous laisse continuer notre route sans amende. Ouf, on a eu chaud !
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